Antoine Sallé
21 mars 2023
Nous recensons 980 000 créations d’entreprises sur les 11 premiers mois de l’année à comparer à 996 000 en 2021 et 600 000 il y a 5 ans 💪.
Le France est le pays d’Europe où l’on recense le plus de créations d’entreprises 👍, quel dynamisme 🚀, mais est-ce une si bonne nouvelle ?
L𝗲𝘀 𝘀𝗲𝗰𝘁𝗲𝘂𝗿𝘀 𝗹𝗲𝘀 𝗽𝗹𝘂𝘀 𝗱𝘆𝗻𝗮𝗺𝗶𝗾𝘂𝗲𝘀 ?
Les activités de services se taillent la part du lion avec 61 % de créations dont plus de 60% d’auto-entrepreneurs, suivi par l’industrie/BTP environ 14 % et la moitié en indépendants et le commerce et services à la personne avec 25 % et 60% d’indépendants.
Comparé à 2021, les activités de transport, de commerce chutent. Sans trop de surprise, les secteurs qui ont le vent en poupe sont les services à la personne, la formation et les sociétés informatiques.
Le statut d’auto-entrepreneur :
Pendant la période COVID, nous avons connu un engouement fort pour ce statut, essentiellement sur les activités de e-commerce et livraison à domicile.
Sur 2022, c’est environ 62% d’entrepreneurs qui ont opté pour ce statut.
Plus de 80 % des structures dans la formation et le coaching utilisent ce statut avantageux. Vient ensuite le transport (Uberisation) pour 78% et enfin les secteurs de l’informatique pour 70 %
Le parent pauvre est l’activité financière et l’assurance avec seulement 8%, sûrement dû aux contraintes réglementaires (AMF et ACPR).
Donc est-ce une bonne ou une mauvaise nouvelle ?
C’est une bonne nouvelle car contrairement à l’image répandue en France nous basculons vers une terre entrepreneuriale. Nous avons de la matière grise et de très bonnes idées, alors un grand 👍 à ceux qui se lancent dans ce grand et beau défi de l’entreprenariat.
Même si 40 000 sociétés ont fait défaut en 2022 (vs 27 000 en 2021). Chiffres largement sous-estimés avec les aides gouvernementales et qui va bondir dans les prochaines années.
Mais derrière ces statistiques on retrouve un changement structurel de l’organisation du travail, avec un nombre croissant de personnes devenant auto-entrepreneur versus salarié.
Après le COVID, on constate une véritable remise en question du sens du travail et de sa place dans la vie quotidienne. Après les différents confinements et le télétravail, nous avons connu la Grande Démission (environ 520 000 démissions en un trimestre en 2021), ensuite le Bore-out (un grand nombre de salariés qui s’ennuient au travail) et le Brown-out (baisse de motivation, sentiment d’inutilité). Est-on maintenant entré, pour un grand nombre de salariés, dans le Quiet quitting, (je fais juste mon boulot, pas plus) ? Ces différents mouvements peuvent expliquer une grande partie de ces créations d’entreprises individuelles.
Le million est donc une bonne nouvelle, même s’il doit être tempéré par la masse de création de sociétés indépendantes.